La Chasse royale – l’image en mouvement et sonore : la peinture murale énigmatique de la chapelle Sainte-Radegonde à Chinon – un essai

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6 janvier 2022

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Aurzelle da Silva, « La Chasse royale – l’image en mouvement et sonore : la peinture murale énigmatique de la chapelle Sainte-Radegonde à Chinon – un essai », Cahiers de civilisation médiévale, ID : 10.4000/ccm.7748


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La peinture murale désignée comme La Chasse royale a suscité beaucoup d’intérêt et de débats depuis sa découverte, grâce à une image montrant cinq cavaliers à cheval, dont deux couronnés en son sein. La composition, qui est sublimée par un sens des couleurs aiguisé et rythmé, par des mouvements et des gestes forts, ainsi qu’une finesse des détails, reste énigmatique et incomprise. Située dans une chapelle troglodyte près du château de Chinon en Indre-et-Loire, alors siège de pouvoir des Plantagenêt, sa datation est estimée entre le milieu et le dernier quart du xii e siècle, moment de leur dynastie. L’axe de recherche privilégié a été d’identifier les personnages qui y sont représentés et le contexte. Si c’est Henri II qui est normalement dépeint comme le roi à la tête du cortège, c’est le personnage sur l’axe médian de la composition qui intrigue le plus par son geste à la plus forte amplitude tout en se tournant et se penchant en arrière sur son cheval et que l’on identifie le plus souvent comme Aliénor d’Aquitaine elle-même. Au-delà de ces questions d’identité et de contexte, La Chasse royale utilise tous les moyens de la peinture médiévale afin d’inviter le spectateur à se faire sa propre expérience immersive et sensorielle. En effet, la perception médiévale est dynamique et plurielle, faite pour ressentir profondément son expérience entre deux mondes et permettant ainsi d’engager l’imagination et la mémoire, dans un voyage cognitif. À une époque où tous les arts sont liés au point où l’un implique l’autre, la pluralité de la compréhension offre au peintre ou aux peintres la capacité de les mettre en œuvre en rendant une image cinétique, accompagnée de son aspect sonore. L’image nous mène entre les premiers et les arrières plans d’une véritable tapisserie, d’un canevas où s’entrelacent les couleurs, les mouvements et les gestes. Il crée ainsi des relations et des chiasmes entre les personnages, mais également un rythme : celui de leur interaction, celui de leurs gestes, celui du mouvement des cavaliers et de leur monture tout comme celui du son de leur galop. Vue de cette manière, La Chasse royale se montre dans toute sa force, comme un film d’une chorégraphie précise, visuelle et sonore qui, par le tissage de ses interactions, dévoile peut-être un peu plus la complexité de son histoire.

The wall painting known as the Royal Hunt has provoked much interest and debate since its discovery, the image showing five riders on horseback, two of whom are crowned, rendered with a very sharp sense of colour and rhythm, strong movement and gesture, fine details, but that still remains enigmatic. Situated in a troglodytic chapel not far from the château in Chinon, in Indre et Loire, the seat of power of the Plantagenets, the painting has an estimated date of the middle or last quarter of the twelfth century, the time period of their dynasty. Most research on the painting has sought to identify the people represented and its context. While it is usually Henry II that is presumed to be the first crowned figure at the head of the cortège, it is the person figured on the central axis of the image who makes the strongest gesture, almost dominating the composition by turning and leaning backwards in the saddle that intrigues the most, and is often suggested to be Eleanor of Aquitaine herself. Apart from these questions of identity and their context, the Royal Hunt uses all the means of medieval painting in order to fully invite the viewer to have a complete experience of it. The medieval perception is dynamic and plural, to aid feeling its experience between two worlds to the strongest degree, and to engage the imagination and memory in a cognitive voyage. At a time when all of the arts are linked to the point where one implies the other, the plurality of comprehension, the painter or painters uses this fully, making an image of dynamic movement and giving it a dimension of sound. By interlacing the colours, the movement and gestures, making a tapestry of these elements, the painting leads us through the work and its space, foreground and background, creating relationships and oppositions between its figures, but also a rhythm, the rhythm of their interactions and gestures, the movement of the riders, their horses and the sound of their gallop. Seen this way, this painting reveals itself and its forceful multi-layered experience like a precisely choreographed film, at once visual and audible, and by these woven interactions, perhaps a little more of its complex meaning.

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