Les villes artificielles comme espaces de formation de l’ordre politique : l’entrainement aux scénarios apocalyptiques des polices européennes

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18 mai 2021

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Dans le monde entier, y compris en Europe, l’entrainement au maintien de l’ordre à l’aide de simulations réalisées au sein de villes artificielles s’est récemment développé. Les policiers s’y forment à ce qu’ils considèrent comme étant les futurs défis auxquels les forces de l’ordre seront confrontées. Dans cette perspective, ils élaborent des scénarios qui sont par la suite réalisés à l’aide d’importants moyens matériels et humains. Dans une perspective de sociologie urbaine et de sociologie politique, cet article étudie ces espaces de simulation de l’action policière en Europe. Il s’appuie sur une recherche ethnographique effectuée en Allemagne, en France, en Angleterre et en Irlande du Nord et pose la question de la convergence entre cette simulation et les évènements du « monde réel ». Le texte avance la thèse que ces formations ont pour caractéristique une politique du pire qui représente une tendance contemporaine partagée du maintien de l’ordre dans ces différents pays : ces formations présentant des situations exacerbées de danger et d’escalade de la violence, elles encouragent une représentation des manifestations comme des événements appelant un accompagnement de plus en plus resserré.

In a recent development, the policing of protest (demonstrations, rallies, etc.) is simulated worldwide, including in Europe, in mock cities. In those artificial settings police forces train what they anticipate as real challenges in protest policing. For this purpose, they develop scenarios that they implement with the extensive use of equipment and personnel. This article investigates these police simulations in Europe from an urban and political sociology perspective. It undertakes an ethnography of police simulations in Germany, France, England and Northern Ireland and raises the question of the convergence between simulation and reality. The text puts forward the argument that the trainings have as a characteristic a policy of the worst that adds to a contemporary trend in policing protest: as the trainings present demonstrations in an exacerbated way as situations of high danger and escalation, they encourage a social construction of demonstrations as events that call for a tough policing.

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