5 juillet 2019
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0395-9317
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1773-0201
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Michel Signoli et al., « La peste à Marseille et dans le sud-est de la France en 1720-1722 : les épidémies d’Orient de retour en Europe », Cahiers de la Méditerranée, ID : 10.4000/cdlm.10903
Bien que non exclusivement provençale, l’épidémie de 1720-1722, qui constitue en Europe occidentale, un ultime et tardif épisode de la seconde grande pandémie de peste, reste très attachée, dans l’imaginaire commun, à cette région. De fait, c’est bien d’abord à Marseille, principal pôle des échanges commerciaux maritimes en Méditerranée, que la maladie, en provenance des « échelles du Levant », fait son retour dans le royaume de France. Cet événement, dont la dimension tragique et a posteriori traumatique dans les mémoires se trouve renforcée par son caractère accidentel et relativement anachronique, a généré, dès son déroulement et dans son sillage, toute une littérature érudite et de témoignage, dans une moindre mesure une iconographie. Cette épidémie semble être en premier lieu la conséquence des entorses à un système de prévention pourtant bien éprouvé. Dans un tel contexte et face à une capacité de guérison encore hors de portée des savoirs médicaux, l’adaptation des pratiques mortuaires et la prise en main de la salubrité urbaine par des pouvoirs publics dotés de pouvoirs d’exception restent les rares moyens pour les communautés affectées de revendiquer encore une politique sanitaire.