Emilio Prados, Cartas desde el exilio (1946-1962) : de la pertinence du choix de l’écriture épistolaire

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25 août 2013

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François Pierré, « Emilio Prados, Cartas desde el exilio (1946-1962) : de la pertinence du choix de l’écriture épistolaire », Cahiers de la Méditerranée, ID : 10.4000/cdlm.5725


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Emilio Prados s’exile au Mexique en 1939. Il ne reverra jamais l’Espagne. Ses textes rendent compte de cette déchirure : ils décrivent ses souffrances, sa solitude, également ses difficultés d’intégration au sein de l’espace mexicain. Dans sa correspondance avec son ami José Luis Cano, Emilio Prados semble néanmoins, grâce à l’écriture (ou du moins le prétend-il), pouvoir rompre les frontières de son isolement. Le genre épistolaire ne permet-il pas en effet, sans doute mieux que tout autre, de révéler l’intimité et d’exprimer la souffrance ? Surtout, la spécificité de cette communication, qui sous-entend la présence d’un destinataire et sa capacité à répondre, crée un schéma communicationnel ininterrompu, sans doute artificiel, mais vital pour son (ses) auteur(s). Grâce à ce choix stratégique, Emilio Prados opte pour une attitude claire : il écrit pour continuer d’exister, il entretient la communication, il crée un nouvel espace commun, celui des lettres, qu’il partage avec José Luis Cano. Mais si l’écriture donne à Emilio Prados l’illusion de se réfugier dans un espace apaisé, avec son ami et ses souvenirs, elle semble finalement le figer dans un temps révolu, un temps qui s’est arrêté, celui de l’Espagne de sa jeunesse à jamais perdue. Cet espace épistolaire que défend Prados, d’apparence salvateur, n’est-il pas le synonyme de son isolement ultime ?

Emilio Prados went into exile in 1939. He never went back to Spain. His writings show how heartbreaking and hard it was for him to integrate the Mexican world. Nevertheless, through his correspondence with his friend José Luis Cano, Emilio Prados seemed, thanks to the writing (at least according to him) to be able to break the boundaries of his loneliness. In fact, the epistolary genre, more than any others, reveales intimacy and expresses suffering. Above all, this way of communicating was specific, as it implied the existence of a recipient able to reply. It created an uninterrupted scheme of communication, which might have been artificial, but was vital to its author(s). Thanks to this strategic choice, Emilio Prados adopted a clear attitude: he writed to exist. He kept ongoing communication and created a new common space, the space of the letters that he shared with José Luis Cano. To some point, writing enabled Emilio Prados to think that he could find refuge in a peaceful world hosting his friend and memories. Nevertheless, it actually put him in a motionless and past time. Time had stopped, and the Spain of his youth was gone forever. This epistolary genre that Prados advocated, and considered as saving, was more likely the sign of his ultimate loneliness.

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