13 juin 2014
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Giovanna Fiume, « Lettres de Barbarie : esclavage et rachat de captifs siciliens (xvie-xviiie siècle) », Cahiers de la Méditerranée, ID : 10.4000/cdlm.7255
À l’époque moderne les conditions des prisonniers de guerre et des esclaves se rejoignent dans la figure du captif, tombé aux mains de l’ennemi et réduit en esclavage. L’importance de l’expérience de la captivité en Méditerranée à l’époque moderne n’est plus à démontrer. Les documents de la Deputazione de Palerme, institution qui se dédiait au rachat des captifs, sont conservés dans les archives de la ville. Ce sont plusieurs centaines de lettres, des suppliques et des mémoriaux d’esclaves siciliens en Barbarie, surtout à Tunis et à Bizerte mais aussi à Alger et Tripoli, qui y sont conservés. Envoyés entre le xvie et le xixe siècle aux parents, aux amis et aux personnes influentes, ces documents témoignent de la mauvaise condition de vie du captif et renseignent sur le rachat. Nous avons là une mine d’informations précieuses sur les conditions de vie des esclaves dans les villes corsaires d’Afrique du Nord, grâce auxquelles on peut raconter l’esclavage avec les mots de ceux qui en ont souffert, sans oublier toutefois l’importance de la rhétorique dans ce type de documentation puisque l’objectif était de susciter la compassion pour réunir le montant de la rançon au plus vite et recouvrer sa liberté.