20 septembre 2018
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Emmanuel Mattiato, « L’axe Rome-Paris et la campagne pour le « Blocco latino » dans Le Nouveau Siècle : l’action géopolitique de Georges Valois et du Faisceau (1926-1927) », Cahiers de la Méditerranée, ID : 10.4000/cdlm.9227
Georges Valois (1878-1945) fait partie des penseurs politiques parmi les plus originaux du xxe siècle. Lorsqu’il fonde Le Nouveau Siècle en février 1925 (hebdomadaire, puis quotidien), il rompt avec l’Action française, dont il était l’une des figures dirigeantes, et fonde le Faisceau, un mouvement d’inspiration fasciste qui s’éteint en 1928 lorsqu’il rompt avec les droites en évoluant vers des positions socialistes puis libertaires. L’idée de latinité, qu’il emprunte à Maurras tout en dépassant son orientation antigermanique initiale, est un au cœur de la campagne pour le Bloc latin, ou « Blocco latino », que lance Le Nouveau Siècle en octobre 1926. Il s’agit de fédérer tous les pays de l’aire latine, alors sous la coupe de régimes autoritaires ou du moins fortement tentés par le fascisme, afin de les ériger non seulement contre l’Allemagne mais aussi contre l’américanisme grandissant. L’année suivante, l’élargissement du « bloc latin » au « bloc européen » amorce la conversion de Valois au fédéralisme européen, qui sera central dans Guerre ou révolution (1931), authentique utopie politique et pacifiste.