28 juillet 2017
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0290-7402
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2261-4184
https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Mathieu Petithomme, « Mémoire et politique à Chypre du Nord », Cahiers balkaniques, ID : 10.4000/ceb.8611
Cet article étudie l’utilisation politique des célébrations patriotiques et des manuels scolaires par le nationalisme turc à Chypre du Nord. Il montre que depuis la partition de 1974, un calendrier mémoriel a été utilisé pour diffuser un nationalisme d’État proposant une narration simplifiée de l’histoire du conflit, glorifiant le rôle de la Turquie et stéréotypant la violence des Chypriotes grecs, avec lesquels la coexistence pacifique serait impossible. En entretenant la mémoire des martyrs, les nationalistes turcs ont imposé un discours politique idéologisant et conflictuel fondé sur la peur et la menace pour justifier leur lutte de libération nationale et l’indépendance de la RTCN. Un discours analogue, fondé sur l’appartenance de Chypre à l’hellénisme et la résistance au colonisateur britannique et à la Turquie, domine l’espace politique chypriote grec. Mais des contre-mémoires internes existent aussi au sein de chaque communauté, et proposent des interprétations moins essentialistes et plus nuancées de l’histoire du conflit.