Apprentissage à distance et plurilinguismes pendant la pandémie : pratiques déclarées de 1 270 élèves scolarisés dans les écoles françaises de l’AEFE en Amérique du Nord

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15 décembre 2023

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Miguel Addisu Véronique et al., « Apprentissage à distance et plurilinguismes pendant la pandémie : pratiques déclarées de 1 270 élèves scolarisés dans les écoles françaises de l’AEFE en Amérique du Nord », Contextes et didactiques, ID : 10.4000/ced.4614


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Cet article rapporte les résultats d’un questionnaire administré auprès de 1 270 élèves dans 13 établissements du réseau AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) aux États-Unis (11) et au Canada (2) afin d’examiner l’impact perçu par ces élèves de l’imposition d’une scolarité à distance suite à la crise sanitaire de la COVID-19. Ces élèves se déclarent majoritairement bi/plurilingues même s’ils sont scolarisés en français (et en anglais dans la moindre mesure). L’objectif était d’examiner l’influence de la présence ou l’absence de nouvelles pratiques pédagogiques sur leurs apprentissages en français et plus généralement sur leurs pratiques langagières. Concernant les pratiques numériques, l’enquête montre qu’un passage vers un apprentissage à distance a eu lieu, mais différemment selon les âges des élèves et leurs établissements. Nous soulignons cependant que le passage à une modalité d’enseignement à distance a représenté une source de stress importante, surtout pour les élèves plus âgés. Le passage à l’enseignement à distance a également permis l’émergence de pratiques innovantes, mais celles-ci sont restées rares et la majorité des activités scolaires rapportées par les élèves est restée assez conforme aux activités identifiées dans la situation prépandémique. Des difficultés spécifiques émergent, principalement en lien avec la compréhension des attendus scolaires, même si la ritualisation des apprentissages à distance semble avoir joué un rôle facilitant pour les élèves avec le temps. L’enquête n’a pas permis d’établir de corrélation entre la transformation des modalités pédagogiques et l’évolution de leurs pratiques langagières. Malgré les périodes de confinement qui les ont éloignés de leurs camarades et qui a changé leurs lieux de socialisation, ils ne déclarent pas parler moins souvent français qu’avant la pandémie et les difficultés en enseignement à distance ne sont pas corrélées aux profils sociolangagiers des élèves, pas plus qu’au niveau de stress rapporté par les élèves. Ce résultat inattendu peut être rapproché de leurs représentations déclarées du plurilinguisme : de nombreux élèves se déclarent bi/plurilingues alors que ce n’est pas le cas de leurs parents ; leur utilisation du français et de l’anglais est quotidienne, à la fois pour des activités scolaires, mais aussi personnelles, même lorsqu’ils sont passés à une scolarité perturbée par la pandémie.

This article presents the findings from a questionnaire administered to 1,270 students in 13 AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) schools in the United States (11) and Canada (2) to examine the perceived impact on these students of the imposition of a distance mode of education following the COVID-19 health crisis. The majority of these students declared themselves to be bi/plurilingual even though they were educated in French (and to a lesser extent in English). The objective was to examine the influence of the presence or absence of possible new pedagogical practices on their learning in French and more generally on their language practices. Concerning digital practices, the survey revealed that a shift towards distance learning had taken place, but that this occurred differently according to the age of the students and their schools. The findings also highlights that the transition to the distance form of teaching and learning represented a major source of stress, especially for older students. The passage to distance teaching also led to the emergence of innovative practices in some classes, but these were scarce, whereas the majority of school activities reported by the students remained fairly consistent with the activities identified in the pre-pandemic situation. Specific difficulties emerged, mainly related to the understanding of school expectations, even if the ritualization of distance learning seems to have played a facilitating role for the students over time. The survey did not establish a correlation between the transformation of the teaching methods and the evolution of their language practices. In spite of the periods of confinement that took them away from their peers and changed their socialization sites, they did not report speaking French less often than before the pandemic and difficulties in online learning were not correlated with the students’ sociolinguistic profiles, nor with the level of stress reported by the students. This unexpected result may relate to their declared representations of plurilingualism: many students declare themselves to be bi/plurilingual while their parents do not. As such, their regular use of French and English on a daily basis for both school and personal activities, may have helped preserved their language practices, even as they switched to pandemic forms of schooling.

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