5 mars 2021
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Sylvain Diaz, « Poétique du soulèvement », Cahiers d’études germaniques, ID : 10.4000/ceg.13891
Le 21 mai 2004, le monde découvre, dans les pages du Washington Post, le traitement inhumain réservé aux détenus irakiens de la prison d’Abu Ghraib : sur l’un des clichés, une jeune femme tient en laisse un homme nu, couché à terre. C’est sur cette image que s’ouvre le texte de Claudine Galea Au Bord, distingué en 2011 par le Grand Prix de Littérature dramatique. L’autrice elle-même doute pourtant qu’il soit destiné au théâtre : tout d’une pièce, ce texte, écrit à la première personne du singulier, se veut exploration intime de l’image, des souvenirs comme des fantasmes qu’elle drague inévitablement. Fondatrice d’une « poétique du soulèvement », la mise en rapport entre la photographie et l’écriture favorise une intermédialité qui, de manière singulière, procède moins par transposition que par interposition.