18 décembre 2017
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Walburga Hülk, « Ambiguitätstoleranz und die Dinge des Lebens », Cahiers d’études germaniques, ID : 10.4000/ceg.1465
L’article porte d’abord sur la littérature des temps pré-modernes pour étudier la relation qu’y entretiennent le mensonge et la simulation à la vérité et la véracité. À l’époque, l’ambiguïté était acceptée, et la sémantique moraliste ne cherchait ni à scruter la “véracité” d’un caractère ni à sonder l’“intimité”. Par contre, l’argument moral, issu des écrits de Saint Augustin et poussé à l’extrême par Rousseau, fait de ces catégories la pierre de touche de l’individu et impose la concordance entre langue et cœur. Alors que l’on renoue aujourd’hui, dans plusieurs champs, avec l’idée du « jeu de rôle de la vie » des temps pré-modernes, l’intérêt de la littérature des années 1900 – surtout Schnitzler et Proust – fut de donner une idée des désarrois et des tourments déclenchés par le soupçon et par l’incapacité de distinguer mentir et dire vrai. Tandis que le couple de La nouvelle rêvée de Schnitzler arrive à équilibrer l’ambiguïté, le démon de la fausseté générale des signes et des caractères domine la pensée des protagonistes dans l’œuvre de Proust. Cette obsession témoigne d’une philosophie du langage et d’une anthropologie radicalement pessimistes.