18 décembre 2017
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Clemens Knobloch, « Was man Sprach- und Kommunikationswissenschaftler über die „Lüge“ fragen darf – und was nicht », Cahiers d’études germaniques, ID : 10.4000/ceg.1642
L’article rend compte de la manière dont les sciences du langage et de la communication tentent d’élaborer des modèles de description et d’analyse du phénomène du « mensonge ». Le courant structuraliste le situe hors de son champ d’investigation ; la théorie pragmatique des actes de langage s’enferre dans des contradictions, dans la mesure où ne peut exister un acte de langage « mentir » reposant sur une convention. Vers 1900, chez les philosophes, scepticisme envers le langage et critique de ce dernier s’articulent autour de l’affirmation que mensonge et tromperie sont inscrits dans la structure même des langues naturelles, ce qui relativise considérablement la différence entre véracité et mensonge chez le locuteur isolé. Si la langue ment, ce n’est plus le locuteur qui est en cause. La théorie néo-évolutionniste du signal coûteux (TSC) appliquée au mensonge avance l’argument que seuls les signaux de communication hautement coûteux pour l’émetteur peuvent être considérés comme sincères et fiables. Conséquence paradoxale de ce raisonnement : l’évolution des systèmes de signaux serait une perpétuelle course à l’armement, de plus en plus âpre, entre trompeurs de plus en plus roués et trompés potentiels de plus en plus clairvoyants (chose que l’évolution de la langue ne confirme pas). Ce qui constitue le noyau sémantique et pragmatique du mensonge, c’est un reproche moral menaçant pour la face (face threatening) pouvant être adressé au locuteur. Manifestement, le « mensonge » n’est pas une catégorie analytique valable.