19 juillet 2023
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Patrick Farges, « En transit. Résonances d’exils », Cahiers d’études germaniques, ID : 10.4000/ceg.18571
Y a-t-il une vertu à « comparer l’incomparable », c’est-à-dire à comparer entre eux des paradigmes différents de l’exil et de la migration : celui, antinazi, d’après 1933, et celui de l’« Est à l’Ouest », c’est-à-dire la traversée de la frontière interallemande ? Dans les deux cas, la dialectique entre transit et ancrage est au cœur d’un processus qui a donné un sens (politique, individuel, artistique) à l’exil. Et au-delà de la perte, le déplacement est productif en ce qu’il ouvre des perspectives de décentrement/ recentrement, des logiques d’ancrage et de ré-ancrage, qui font voir et ressentir autrement. Ainsi, l’exil infuse au plus profond de l’art et de la vie. Il traverse la matière de l’œuvre mais aussi sa structure, voire, plus subtilement, sa coloration. En ce sens, l’art et la littérature apparaissent comme des moyens de connaissance des mécanismes humains profonds de déplacement.