16 avril 2018
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Malick Dancausa Elisabeth, « Crise de l’écriture et ironie dans L’Homme sans qualités de Robert Musil », Cahiers d’études germaniques, ID : 10.4000/ceg.2455
L’Homme sans qualités est le reflet d’un monde en crise : crises historique, politique, identitaire, crise de l’écriture. Pour Musil, la seule réponse possible à ces crises est l’ironie. Mais de même que la notion de crise est ambigüe, le concept d’ironie est lui aussi très vaste et renvoie à des éléments disparates. Selon le type de crise dont il est question, l’analyse du roman de Musil permet de mieux en comprendre les aspects. Ainsi le traitement de la crise historique est indissociable, dans le roman, de la notion d’ironie dramatique. La crise politique est quant à elle associée à une distanciation généralisée par rapport à la réalité, que l’on pourrait qualifier d’ironie philosophique. Mais L’Homme sans qualités permet également à Musil de formuler sa propre définition de l’ironie, celle de l’« ironie constructive », qui n’est plus une simple réaction à la crise, mais propose une issue, en particulier à la crise identitaire qui frappe les personnages. Cette « ironie constructive » répond aussi à une crise de l’écriture, largement thématisée dans le roman et pose les fondements d’une ironie proprement linguistique.