29 mars 2019
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Hélène THIÉRARD, « Récits du moi multilingue chez Yoko Tawada et José F. A. Oliver », Cahiers d’études germaniques, ID : 10.4000/ceg.3738
À partir d’une comparaison des récits du moi multilingue chez Yoko Tawada (Überseezungen, Talisman) et José F. A. Oliver (Fremdenzimmer, Mein andalusisches Schwarzwalddorf), cet article propose une réflexion sur la matérialité graphique et sonore des langues et explore ses enjeux sur le plan narratif. La poétique multilingue des deux auteurs repose sur une conception du langage « weltbildend » : partant de leur propre expérience multilingue, ils mettent en récit les processus physiques et psychiques qui constituent le sujet dans son rapport au monde à travers le langage. Chez Tawada comme chez Oliver, la dimension matérielle de l’autre langue – le dialecte chez Oliver, l’écriture à idéogrammes chez Tawada – s’intègre dans un dispositif narratif provoquant le décentrement linguistique du lecteur ; celui-ci doit prendre conscience que l’expérience du monde est médiatisée par le langage et qu’elle varie d’une langue à l’autre. Le multilinguisme est ainsi présenté comme une façon de maintenir vivante la relation sujet/ monde et doit nous permettre de faire l’expérience du monde dans toute sa complexité.