3 juillet 2019
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Klaus H. Kiefer, « Carl Einstein und der Mythos », Cahiers d’études germaniques, ID : 10.4000/ceg.4432
La mort de Dieu, proclamée par Nietzsche, provoque tout un complexe de réactions dans l’œuvre de Carl Einstein. Dans les Dilettantes du miracle et dans G.F.R.G., son scepticisme l’emporte sur l’espoir d’un Ersatz mythique qu’il revendique en même temps avec la plus grande insistance. Dans ce contexte, l’idée de communauté joue un rôle central, d’abord sous la forme du communisme, plus tard sous la forme anarcho-syndicaliste. Pourtant, sous l’influence de la Sculpture nègre, Einstein cherche aussi une solution esthétique au problème transcendantal, recherche qui parvient à son apogée avec la création postulée d’un mythe nouveau. Soumettant les cultures primitives à une analyse ethnologique, il croit pouvoir atteindre l’inconscient collectif de son public à l’aide de procédés surréalistes. En 1933, cet espoir est anéanti par un autre mythe, celui du Troisième Reich – « juif sans dieu », Einstein se réveille de ses rêves utopiques en exil. Dans Fabrication des fictions, il transforme son « Ethnologie du Blanc » en une critique idéologique radicale, incluant aussi sa propre position. Devant l’échec de sa quête spirituelle, et économiquement ruiné, Einstein s’engage dans la lutte antifasciste en Espagne, où il vit une nouvelle expérience communautaire aux côtés du légendaire Buonaventura Durutti.