30 octobre 2023
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1243-8170
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2497-6784
https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Jean-Yves Mollier, « Droit moral et droit patrimonial chez les Goncourt », Cahiers Edmond et Jules de Goncourt, ID : 10.4000/cejdg.1296
Le Journal des frères Goncourt met en scène un certain nombre d’éditeurs de leur temps, d’Édouard Dentu à Georges Charpentier, en passant par Ambroise Firmin-Didot, Michel et Calmann Lévy et d’autres de leurs contemporains. Ces milliers de pages et de notations accumulées au fil du temps montrent aussi une évolution de l’attitude des deux écrivains, et surtout d’Edmond par rapport à leurs intermédiaires auprès du public. Ô combien jaloux de préserver intact leur droit moral, ils ne tolèrent aucune intrusion des éditeurs dans la littérarité de leurs œuvres. En revanche, sur le plan des droits patrimoniaux, ils n’ont pas de prétention précise et se montrent prêts à accepter aussi bien le compte d’auteur que le compte à demi, le compte d’éditeur l’emportant cependant avec le temps. Après 1870, la rencontre avec Georges Charpentier conduira Edmond de Goncourt à l’admettre dans son grenier, signe évident d’un changement d’attitude et, peut-être, de l’octroi d’un statut d’artiste à l’éditeur qui, en 1896, perd à la fois son auteur et sa maison d’édition.