30 octobre 2023
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Alice Mugierman, « Égalité et démocratie dans Sœur Philomène, Germinie Lacerteux et La Fille Élisa : à la croisée de la charité et du care », Cahiers Edmond et Jules de Goncourt, ID : 10.4000/cejdg.1626
Dans leurs trois romans « peuple », les frères Goncourt représentent, à travers les questions de la souffrance et du soin apporté à autrui, la vertu de charité. Celle-ci constitue également un fondement de leur pensée éthique et esthétique, ainsi qu’ils l’affirment au seuil de Germinie Lacerteux. La charité renvoie à un modèle aristocratique rêvé, celui du sacrifice et de la sensibilité, marginal à l’ère de l’individualisme démocratique. Toutefois, l’idéologie égalitaire répandue après la Révolution de 1789 n’est pas sans impact sur l’approche goncourtienne des valeurs. C’est pourquoi les théories du care, examinant les liens individuels et sociaux selon un angle démocratique non libéral, apportent des notions intéressantes pour étudier ces romans des Goncourt en complétant les réflexions autour de la charité. À la lumière des concepts d’empathie, d’inquiétude éthique ou de dépendance réciproque, on peut considérer les formes d’engagement de leurs œuvres, et les tensions entre les modèles aristocratique et démocratique qu’elles mettent au jour.