9 janvier 2017
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Mathilde Mechling, « Regard sur les statuettes hindoues et bouddhiques en bronze d’Indonésie. Leur rôle pour la connaissance de la civilisation javanaise ancienne et ses liens avec l’Asie du Sud et du Sud-Est », Les Cahiers de l'École du Louvre, ID : 10.4000/cel.402
Bien que les statuettes hindoues et bouddhiques en bronze constituent l’un des vestiges majeurs de la civilisation indonésienne ancienne (Ve-XVIe siècles), peu de chercheurs s’y sont intéressés. Pourtant, ce sont des objets facilement transportables qui ont de toute évidence joué un rôle dans les échanges culturels développés entre l’Inde et l’Indonésie à cette époque. Les bronzes nous permettent ainsi de mieux comprendre la nature et les directions des échanges religieux et artistiques au sein de cette partie de l’Asie où le bouddhisme et l’hindouisme ont tant inspiré la culture matérielle. Une étude comparative des styles et des iconographies des bronzes trouvés en Indonésie et de ceux découverts en Inde révèle les régions précises avec lesquelles les contacts se sont produits, tout en les situant dans le temps. Aussi, les spécialistes pensaient d’abord que la culture indienne avait été transplantée en Indonésie, suggérant la passivité et l’absence de modifications ou d’innovations de la part de la culture réceptrice. Désormais, ils mettent l’accent sur un processus bilatéral, motivé par l’intérêt mutuel des civilisations de part et d’autre de la Baie du Bengale. L’étude des bronzes nous éclaire sur les évolutions de la production et met en évidence les emprunts, les transformations et les ajouts, tant iconographiques que stylistiques, qui montrent l’originalité des artisans indonésiens. Les statuettes en bronze contribuent ainsi à une meilleure connaissance de la civilisation indonésienne ancienne et de ses liens avec l’Asie du Sud et du Sud-Est.