4 décembre 2019
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Angélique Allaire, « Les mystérieuses antiquités de Prosper Biardot (1805–1873) », Les Cahiers de l'École du Louvre, ID : 10.4000/cel.5328
Entre un antiquaire féru d’archéologie napolitaine et un imposteur, la figure de Prosper Biardot se révèle paradoxale à bien des égards : sa collection se compose de terres cuites particulièrement intéressantes provenant de Grande Grèce, et, pour un certain nombre d’entre elles notamment, d’un des premiers hypogées fouillés à Canosa (Pouilles), dit Lagrasta I. Il se fit pourtant une réputation peu flatteuse dans le milieu archéologique français en raison de ses achats inconséquents dans le domaine de l’orfèvrerie, et de ses idées, alors qu’il trouve un certain écho à l’étranger, en particulier en Allemagne, et surtout en Suisse auprès du philologue Johann Jakob Bachofen. Ses publications rassemblent en effet des idées contrastées oscillant entre des positions très novatrices sur les restaurations et des théories largement dépassées aujourd’hui sur le symbolisme des terres cuites, qui s’inscrivent dans le courant de l’époque. Son album de planches chromolithographiées est l’un des rares témoignages illustrés de ce type d’œuvres, et à ce titre régulièrement cité dans l’historiographie de la discipline. C’est le parcours et l’identité de cette personnalité ambiguë du collectionnisme du xixe siècle, contemporaine du marquis Campana, que cet article se propose d’éclairer tandis que l’analyse des sources de ses ouvrages permet de mieux comprendre le travail mené par cet amateur.