La zoophilie dans ses rapports à la philanthropie, en France, au XIXe siècle

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14 mai 2009

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Éric Pierre, « La zoophilie dans ses rapports à la philanthropie, en France, au XIXe siècle », Cahiers d’histoire, ID : 10.4000/ch.313


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En France, à peine né (la SPA date de 1845), le mouvement de protection des animaux se trouve en butte à une critique, souvent reprise depuis, qui met en doute la compatibilité des sentiments de compassion exprimés envers les animaux avec ceux qui devraient se porter vers les humains. Les protecteurs des animaux se voient reprocher une indifférence à l'égard des souffrances, une négligence face à la pauvreté et à la misère de leurs congénères. La pitié pour les bêtes serait exclusive de la commisération pour les hommes. Face à ces attaques, ils se défendent en proclamant l'unicité des sentiments de compassion qu'ils s'adressent aux animaux ou aux hommes. Certains proclament que la zoophilie se rattache à la philanthropie. Mais la SPA parisienne regroupe des hommes de sensibilités différentes. Vers 1850-1860, si une part de ses militants acceptent et revendiquent même leur inscription dans le courant philanthropique avec toutes les connotations idéologiques et politiques que cela suppose, d'autres enracinent leur participation à la protection dans la charité chrétienne. Mais quelles que soient leurs motivations, ils pratiquent une protection essentiellement tournée vers le développement économique et vers le perfectionnement moral des hommes. Plus tard, vers 1880, une seconde protection des animaux plus axée vers l'intérêt de l'animal apparaît. Plus radicale, mais aussi minoritaire, sous certaines de ses formes elle s'éloigne des préoccupations humaines, et peut plus facilement être accusée, par ses adversaires, d'indifférence aux souffrances des hommes. Enfin au début du XXe siècle, après plusieurs recompositions du mouvement protecteur, les nouvelles directions de la SPA réaffirment l'appartenance de la protection à la philanthropie ; mais à une philanthropie qui a alors changé de contenu et qui est devenu plus consensuelle.

In France, the young Society for the protection of animals (it was founded en 1845), is very soon criticised for a supposed incompatibility between the compassion for animals and the pitiful feelings that should be expressed towards human creatures. The reproach made to the protectors of animals is a lack of sensitivity for the sufferings of their human brothers, and indifference to their poverty and their misery. The protectors retort by proclaiming their compassion for human beings or animals as a same and unique feeling. Some claim that "zoophily" is a branch of philanthropy. But the Parisian SPA counts among its members men of various opinions. Around 1850-1860, if some of its members accept and even claim their link with philanthropy, with all the supposed ideological and political connotations, others base their involment in the animal protection on Christian charity. But, whatever their motivations, they carry out a kind of protection directed towards economical development and moral improvement of human beings. Later, around 1880, a second type of animal protection appears, rather centred on the interests of animals. More radical, but also only shared by a minority of members, this protection is in some of its forms relatively remote from human concerns, and can, more easily, be accused, by its opponents, of indifference to the human sufferings. Finally, at the beginning of the XXth century, after several recompositions of the movement for the protection of animals, the successive governors of the SPA reassert that animal protection is a part of philanthropy, but it is a new kind of philanthropy then, with a different and more consensual signification.

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