22 novembre 2018
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Véronique Fortin, « The Control of Public Spaces in Montreal in Times of Managerial Justice », Champ pénal/Penal field, ID : 10.4000/champpenal.10115
À Montréal, les personnes en situation d’itinérance ainsi que les manifestants et manifestantes reçoivent un nombre disproportionné de constats d’infraction. Ces constats sont émis par le service de police municipal pour des illégalismes liés à leur occupation de l’espace public (par exemple, dormir dans un parc fermé ou participer à un attroupement sur le domaine public jugé illégal). Or, ces constats d’infraction ne se soldent que rarement par l’imposition d’une peine et la majorité d’entre eux sont plutôt retirés en vertu du pouvoir discrétionnaire de la poursuite, mais non sans un plus ou moins long passage par le système de justice pénale. Ainsi, il semble que le réseau police-justice ne soit pas perturbé ici par une agence de contrôle spécialisée, mais par un traitement de l’illégalisme s’éloignant du processus d’adjudication et se rapprochant de la gestion. À l’ère de la justice managériale, la police punit certains illégalismes, et la cour gère des populations marginalisées.