Écrivains en prison et écrits de prison : entre acte de création littéraire, survie personnelle et engagement social

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22 décembre 2021

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Natacha Galvez, « Écrivains en prison et écrits de prison : entre acte de création littéraire, survie personnelle et engagement social », Champ pénal/Penal field, ID : 10.4000/champpenal.13385


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Cet article vise à comprendre la place qu’occupent les écrits de prison pour leurs auteurs. Ces discours publiés représentent une parole assumée qui fait face à l’exclusion sociale imposée par la prison ainsi que par l’imaginaire collectif. Comprendre cette parole qui émerge de la prison permet de comprendre la place de la création littéraire pour une personne qui est privée de sa liberté. Le procès et l’entrée en prison sont vécus par les auteurs comme une dépossession de l’image de soi. Face à cela, l’écriture apparaît pour eux comme une lutte pour ne pas se perdre. Elle permet de reconstruire un récit cohérent sur soi et sur son vécu, c’est en ce sens qu’ils l’associent à un besoin vital. De plus, il est important de noter que cette écriture émerge dans un lieu austère et sécuritaire. Les auteurs sont contraints de survivre dans ce lieu. Dans l’acte de création, ils ont le sentiment d’acquérir une maîtrise de leur quotidien. De cette manière, ils comprennent la quotidienneté carcérale dans le sens où ils lui donnent une signification tout en la faisant sienne. Enfin, il y a paradoxalement dans la pratique solitaire de l’écriture la mise en place d’un lien avec autrui. Ce lien peut se réaliser par l’usage de l’échange épistolaire ou bien par la publication des écrits de prison. La publication donne à ces discours une place dans la vie sociale. Cette visibilité va contre l’exclusion.

This article aims at explaining how convicts feel about their own writings. The speeches that were published represent an answer by the prisoners to the social exclusion imposed by the prison environment and the collective imagination. Understanding these words emanating from prison will allow us to understand the role that literary creation can play for a person deprived of their freedom. During the trial and then, when they go to prison, the convicts feel alienated from their selves and they consider writing is what will help them in their struggle not to lose themselves; writing will result in the reconstruction of a meaningful narrative about who they are and their lives in general. From then on, words become a vital need because it is what will make the prisoners regain possession of their self-image. Also, it is very important to keep in mind that these written works arise in a stern and safety-focused place where the authors must survive. When they write, the authors feel that they master their daily routine in prison in the sense that they understand it and make it their own at the same time. Finally, we must notice that in the solitary practice of writing, a link is paradoxically established with others. The link can be created whether because the writing consists of an epistolary exchange or because the texts will be published beyond the walls of the prison. A publication makes room for those words and minds within our society. This visibility thwarts exclusion.

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