29 juin 2022
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Gilles Chantraine et al., « Ce que la lutte contre la radicalisation fait au métier de surveillant de prison », Champ pénal/Penal field, ID : 10.4000/champpenal.13813
Cet article, basé sur une recherche ethnographique, analyse les transformations du métier de surveillant sous l’effet de la lutte contre la radicalisation et de la mise en œuvre des « quartiers d’évaluation de la radicalisation » (QER) dans les prisons françaises, en embrassant les différents types d’activité du surveillant au quotidien dans toute leur diversité : « surveiller, séparer, isoler » d’abord, « négocier, dialoguer punir » ensuite, et, enfin, « observer, consigner, tracer ». Ce cadre d’observation nous permet de décrire, dans un premier temps, la défiance guerrière qui surplombe les activités de surveillance et de contrôle. Dans un second temps, nous détaillons les formes de dialogue qui s’instaurent néanmoins entre détenus et surveillants, parfois sous-tendues par des objectifs de « déradicalisation » informelle ; enfin, nous décrivons comment l’activité d’écriture des surveillants est structurée à la fois par leur participation au travail d’évaluation des détenus, et leur enrôlement plus ou moins fort dans l’activité de renseignement pénitentiaire.