Les quartiers mères-enfants : l’ « autre côté » du dedans

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28 mai 2014

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Coline Cardi, « Les quartiers mères-enfants : l’ « autre côté » du dedans », Champ pénal/Penal field, ID : 10.4000/champpenal.8762


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À partir d’une étude ethnographique des « quartiers mères-enfants » en prisons de femmes, réalisée sur la base d’archives, d’entretiens et d’observations, cet article éclaire la dimension genrée du traitement pénitentiaire et, au-delà, du contrôle social des femmes. Les dispositions législatives spécifiques aux conditions de détention des mères sont, dans les textes réglementaires et dans les pratiques, plutôt avantageuses et témoignent, en miroir, de la logique de protection qui entoure les mères devant la justice pénale. Cependant, ce traitement en apparence plus favorable pour certaines, se solde en fait par d’autres types de contrôles. Protégées, les mères sont aussi placées sous surveillance, parce que perçues comme une population à risque. Le risque n’est pas ici seulement d’ordre sécuritaire : il désigne le danger éducatif et psychologique que peuvent représenter ces femmes, potentielles « mauvaises mères ». On observe ainsi la mise en place de disciplines au féminin à l’intérieur de la prison, mais aussi aux marges du carcéral, dans des dispositifs régis par le droit civil et le droit social quand ils touchent à la famille et à la protection sociale. Entrent ainsi en interaction, dans l’espace même de la détention et de la pénalité, des dispositifs et des législations rarement appréhendés ensemble. En ce sens, si la nurserie se présente comme une zone d’exception au sein de l’univers carcéral, il est en fait à l’image des logiques d’encadrement de la maternité qui président dans et hors les murs et se partagent entre pénalité et protection.

Following an ethnographic study of « mother and baby units » in women’s prisons based on archival analysis, interviews, and observations, this article argues that the way inmates are treated by the penal system is a gendered issue and as such, related to the social control of women. According to texts of law as well as in practice, women’s living conditions in prison are rather “privileged,” thus exemplifying penal justice’s protective approach of women. However, what may seem at first a more favorable treatment of women turns out to be, in some cases, the flipside of other forms of control. Being protected, mothers are also placed under surveillance, as they are considered to be a group at risk. The notion of risk here is not to be understood only in terms of security, it’s also the educational and psychological threat that such women, “bad mothers,” are thought to represent. Women-oriented disciplinary rules can thus be observed in jail, as well as in the margins of the prison system through various actions pertaining to civil law and social law: such measures and laws are rarely analyzed together in their interactions. In that sense, although “mother and baby units” are considered as separate, special places within penal establishments, they are the exceptions which prove the logic of control applied to motherhood in and outside of jail, at once penal and protective.

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