December 1, 2021
This document is linked to :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2803-5992
This document is linked to :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1968-035X
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/
Maud Gaultier, « Nadie ama a un policía de Guillermo Orsi et La última caravana de Raúl Argemí », reCHERches, ID : 10.4000/cher.3630
Alors que le pays avait subi depuis le début du vingtième siècle plusieurs crises successives, le xxie siècle s’ouvrait en Argentine par la « crise de 2001 », crise financière, économique, politique et sociale d’une ampleur et d’une profondeur sans précédent. Société en crise et roman noir apparaissent comme indissolublement liés, à tel point que la crise mondiale de 1929 est souvent présentée comme l’événement ayant engendré la naissance du genre, avec la publication par Dashiell Hammett du premier « hard-boiled », Moisson rouge. Le Magazine littéraire de mai 2012, qui dresse un bilan du « polar aujourd’hui », présente le genre comme le « chroniqueur de la crise ». Le roman noir en Argentine ne fait pas exception : nous nous interrogerons alors sur la façon dont la nouvelle génération d’auteurs de romans policiers aborde la crise de 2001. En effet, si Dashiell Hammett avait ouvert une nouvelle voie dans le roman policier, en posant, de manière très réaliste, un regard désenchanté sur la violence de la société dans laquelle ses personnages évoluent, les écrivains argentins contemporains n’hésitent pas à sortir du réalisme pour basculer dans un monde souvent imaginaire, parfois grotesque, dans un style ludique, humoristique. Cependant, si les auteurs n’hésitent pas à recourir à la parodie ou à la science-fiction, leurs œuvres n’en sont pas moins de véritables peintures de la crise. Nous chercherons donc à mettre en lumière quelles sont les modalités selon lesquelles la crise argentine de 2001 est abordée dans le genre noir, à travers l’étude d’un corpus de romans argentins parus entre 2002 et 2012.