1 avril 2010
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1271-6669
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2102-5916
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Stéphane Sirot, « La pauvreté comme une parenthèse : survivre en grève du XIXe siècle à la Seconde Guerre mondiale », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, ID : 10.4000/chrhc.425
La cessation collective du travail s’accompagne de celle du salaire. Du XIXe siècle aux années 1930, alors que les confrontations sociales se multiplient et gagnent en durée, la grève s’apparente donc quelquefois à une parenthèse de pauvreté pour le monde ouvrier. Échapper à la menace du dénuement ou en limiter les effets représente alors une dimension cruciale de la pratique conflictuelle influant sur le dénouement du rapport de forces. La nécessité de vivre sans produire impose la construction de solidarités et peut également contribuer à renforcer la cohésion du groupe en mouvement. Mais il n’est pas toujours possible d’échapper au besoin : la pauvreté vécue s’inscrit dès lors au cœur de l’expérience ouvrière de la grève.