« Cette ville était alors comme un bois... ». Criminalité et opinion publique à Paris dans les années qui précèdent l'affaire Cartouche (1715-1721)

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3 avril 2009

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Patrice Peveri, « « Cette ville était alors comme un bois... ». Criminalité et opinion publique à Paris dans les années qui précèdent l'affaire Cartouche (1715-1721) », Crime, Histoire & Sociétés, ID : 10.4000/chs.1010


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L'analyse quantitative des « nouvelles à la main » compilées par J. Buvat dans son « Journal de la Régence », indique la montée, dans la capitale, d'un sentiment d'insécurité qui s'inscrit dans la conjoncture de la fièvre spéculative suscitée par l'expérience financière de J. Law. Alarmée par quelques crimes atypiques commis sur des porteurs d'actions, l'opinion publique, inquiétée par les manipulations financières auxquelles se livrait le pouvoir, perçut une vague de meurtres sanglants enflée par l'imaginaire collectif. Commentaires et rumeurs relatant ces faits-divers crapuleux montrent cependant que la parole sociale n'en imputa pas la responsabilité au monde des truands. Tout au contraire, à partir de quelques cas élucidés par la justice, elle construisit une représentation de la délinquance dénonçant les effets pervers de la spéculation et, plus largement, la nocivité du « Système » soutenu par le Régent. Dès lors, les raisons qui amenèrent les autorités à promouvoir l'immense opération de démantèlement de la pègre parisienne que fut le procès de L. D. Cartouche s'éclairent d'un jour nouveau. Il s'agissait au plus vite de démontrer la responsabilité d'une vaste organisation criminelle dirigée par un chef tout puissant : la mythologie cartouchienne trouve là son origine.

The quantative analysis of the nouvelles à la main collected by J. Buvat in his Journal de la Régenceshows a growing sentiment of insecurity in Paris, which coincides with the speculative fever aroused by J. Law's financial experimentation. Alarmed by a few atypical crimes perpetrated on shareholders, public opinion, already worried by the financial manipulations on the part of powerholders, saw a wave of bloody killings, blown out out of proportion by the collective imaginary. Yet commentaries and rumors relating these incidents of foul play show that the social discourse did not impute the fault to the criminal world. Quite the contrary, on the basis of a few cases elucidated by the courts, it constructed its own representation of the crimes, which denounced the perverse effects of speculation and, more broadly, the harmful character of the « System » advocated by the Regent. Henceforth, the reasons that led the authorities to undertake the immense operation of dismantling the Parisian underground which resulted in the Cartouche trial can be seen in a new light. The problem was to demonstrate with all possible speed the responsibility of a far-flung criminal organization headed by an all-powerful chief : this was the source of the Cartouche myth.

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