1 décembre 2013
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Philipp Müller, « “But we Will Always Have to Individualise”. Police Supervision of Released Prisoners, its ‘Crisis’ and Reform in Prussia (1880-1914) », Crime, Histoire & Sociétés, ID : 10.4000/chs.1190
Cet article étudie une forme particulière de sanction en Prusse, la surveillance de haute police. La surveillance de haute police était une peine complémentaire imposée aux détenus après leur libération. Bien que sa finalité fût de préserver la loi et l’ordre en intégrant soigneusement les ex-prisonniers, « l’échec de l’amendement [du condamné] était un élément essentiel de la logique » de la surveillance policière. Cet article approfondit notre compréhension de l’histoire de cette forme de châtiment grâce à l’examen de cette pratique et de sa réforme. La surveillance de haute police était contestée; son utilisation était critiquée par les avocats de sa réforme, et le ministère de l’Intérieur prussien lui-même fut alerté en 1866 du fait qu’elle ne remplissait pas les fonctions de la surveillance de haute police. Le style notoirement militaire de la police prussienne, tout comme les pratiques persistantes des policiers locaux sur le terrain, et la conception même du contrôle de la police, tout cela mettait en péril la prise en charge et la surveillance des anciens détenus. Au tournant du siècle, un ensemble de réformes s’efforcèrent de modifier fondamentalement la situation en introduisant une « prise en charge suivie » – c’est-à-dire une approche plus individualisante – sous la responsabilité de sociétés de bienfaisance. Toutefois, je démontre que ces réformes n’ont pas remédié aux carences de la surveillance de haute police; l’« échec de l’amendement » se perpétua, quoique sous une forme nouvelle.