5 août 2021
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Laura Nys, « Distance and proximity », Crime, Histoire & Sociétés, ID : 10.4000/chs.2870
Cet article se concentre sur les relations interpersonnelles entre les membres du personnel et les jeunes délinquants détenus dans l’école de bienfaisance de Mol, une institution disciplinaire en Belgique, entre 1927 et 1960. Si la recherche historique fournit une connaissance approfondie de l’histoire des techniques disciplinaires, des pratiques coercitives et de la résistance subtile des détenus, elle n’aborde pas le spectre plus large des interactions sociales qui coexistent avec la coercition formelle. Cet article soutient que, parallèlement aux pratiques coercitives, une multiplicité d’interactions sociales se déroulaient entre les murs de la maison de correction. Les documents personnels des élèves et des éducateurs donnent un aperçu des micro-interactions entre les membres du personnel et les détenus. Les premières sections décrivent la coexistence de différents styles pédagogiques parmi les membres du personnel, en fonction de leur fonction dans la maison de correction et de l’époque. La section suivante illustre la manière dont les élèves contestent le comportement de leurs éducateurs, notamment en ce qui concerne l’autocontrainte. Enfin, il est question de l’équilibre entre les interactions en face à face et épistolaires dans la relation entre les élèves et le directeur, pendant et après la détention. Si cet article ne nie pas la nature violente des relations carcérales, il cherche à montrer que, pour aborder la complexité des relations carcérales, il est nécessaire de reconnaître la coexistence de multiples modes d’interactions, leur nature et leurs évolutions dans le temps.