Une mort à soi

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27 mars 2024

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Éléonore Beck, « Une mort à soi », Crime, Histoire & Sociétés, ID : 10.4000/chs.3454


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Sous l’Ancien Régime, les femmes qui mettent fin à leurs jours enfreignent un interdit pluriséculaire. À Genève comme partout ailleurs en Europe, l’« homicide de soi-même » est poursuivi par la justice séculière : le suicide est un crime contre l’État en plus d’être un péché divin. Au XVIIIe siècle, la mort volontaire acquiert une nouvelle signification : l’individu en souffrance apparaît au cœur des discours philosophiques et romanesques, tandis que l’acte reste réprouvé. Domestiques transgressives et « paillardes » notamment laissent derrière elles des traces du dénouement de leurs fragiles existences. Si le suicide constitue une « mort à soi », dont l’intimité échappe à l’historien.ne, les motifs de malheur et le déshonneur peuvent parfois se déceler. Quelles causes poussent les femmes dans la République protestante à transgresser des normes sociales, religieuses et judiciaires pour choisir la « mort violente » du suicide ? Cet article propose d’historiciser les désespoirs féminins dans la société genevoise du XVIIIe siècle.

Under the Ancien Régime, women who ended their own lives broke a centuries-old interdiction. In Geneva, as elsewhere in Europe, “self-murder” was prosecuted by the secular justice system: suicide was seen as a crime against the state as well as being a sin. In the eighteenth century, however, suicide acquired a new significance: the suffering individual appeared at the heart of philosophical and Romantic discourses, even though the act itself remained illegal. Transgressive and “bawdy” servants in particular left traces of the end of their fragile existences. If suicide, as an individual “death of the self”, has an intimacy hidden from the historian, its patterns of misfortune and disgrace can sometimes be detected. What caused women in the Protestant Republic to transgress social, religious and judicial norms and choose the “mort violente” of suicide? This article seeks to historicize female despair in eighteenth-century Geneva.

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