L’invention des « arts populaires » – Yanagi Sōetsu et le Mingei

Fiche du document

Date

15 novembre 2011

Discipline
Types de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Cipango

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1164-5857

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2260-7706

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess



Citer ce document

Fanny Bertu et al., « L’invention des « arts populaires » – Yanagi Sōetsu et le Mingei », Cipango, ID : 10.4000/cipango.179


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

Plusieurs expositions parisiennes récentes se sont construites autour du design japonais et de ce mouvement de reconnaissance et de valorisation des « arts populaires » connu sous le nom de Mingei. Les objets sont beaux, et l’intention louable. Ne s’agit-il pas de mettre à l’honneur le travail de simples anonymes face à des Beaux-Arts «élitistes» et à la production de masse ? On s’étonne pourtant d’un discours « romantique » récurrent, et réducteur : le Mingei exprimerait l’essence même de la culture japonaise, il dirait le vrai Japon, celui que l’on peut aimer sans crainte, et que l’on est invité à admirer dans ses productions les plus contemporaines… Mais dirait-on que les bols bretons, ou les ronds de serviette préfigurent le design industriel français ? Que les santons de Provence, les ex-voto de nos chapelles expriment « l’essence » de la culture française ? N’est-il pas naïf, mais aussi dangereux, de soutenir qu’une culture contemporaine possède une essence, et que celle-ci est conservée et se révèle dans le « populaire » ? Notre histoire européenne, et pas seulement d’outre-Rhin, sait nous mettre en garde contre cette Lorelei de la pensée. Comment admettre que de grands musées français, dont la vocation scientifique – donc universelle – est clairement affirmée et si souvent vérifiée, puissent reproduire, lorsqu’il s’agit du Japon, et sans la moindre prise de distance, un discours particulariste aussi simpliste ? Tel est le sens du titre de ce dossier sur l’invention des « arts populaires ». Ce numéro de Cipango, préparé sous la direction de Christophe Marquet, aimerait faire comprendre combien il est délicat de tenir ce type d’affirmations, y compris à propos du Japon. Car ce Mingei qui séduit tant est bien évidemment d’abord un mouvement organisé, fruit d’une élaboration raisonnée et d’intuitions individuelles, dans un contexte historique particulier.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en