29 juillet 2009
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Edward A. Tiryakian, « White women in darkest Africa: marginals as observers in no-woman's land », Civilisations, ID : 10.4000/civilisations.1706
La littérature concernant l'histoire coloniale de l'Afrique est abondante et comprend bons nombres d'analyses sociologiques dont celle relative à la « situation coloniale », initiée par Balandier. Cependant, l'image et le rôle de la femme dans la construction et l'évolution de l'Afrique coloniale moderne a peu retenu l'attention pour diverses raisons d'ordre culturel et social. Au travers des écrits de Mary Kingsley, Raymonde Bonnetain et Helen Caddick, qui toutes trois ont parcouru l'Afrique à la fin du siècle précédent, on se rend compte de ce que leur perception de la situation coloniale était des plus pénétrantes. L'analyse des récits de ces femmes fournit un matériel exceptionnel et souvent unique concernant la situation coloniale. Ces femmes qui ont abordé l'Afrique au cours du 19e siècle n'avait pas pour motivation de soutenir le colonialisme. Considérées comme des marginales par la société européenne, elles étaient dans une situation exceptionnelle pour observer et comprendre les traits caractéristiques de cette société coloniale – aussi bien mythiques que réels – que l'on ne trouve pas dans d'autres types de récits. Ce regard particulier sur l'Afrique coloniale permet donc de mieux comprendre à la fois les fondements de ces sociétés et l'image de la femme occidentale au sein de celles-ci.