1 avril 2009
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Olivier Kahola, « Une semaine d’enquêtes ethnographiques dans les commissariats de Lubumbashi », Civilisations, ID : 10.4000/civilisations.288
Au sein des Services spéciaux de la police de Lubumbashi, les pots-de-vin et les actes de violence sont courants. Ces pratiques participent plus largement d’un monnayage des plaintes, seule ressource des agents suite aux ruptures des paiements de l’Etat. Conduire une enquête parmi les forces de l’ordre n’est pas aisé car la présence d’un enquêteur suscite de nombreuses craintes quant au dévoilement de cet ordre des choses : pourquoi est-il là? pour qui travaille-t-il? que cherche-t-il? L’acquisition de la confiance devient l’enjeu déterminant de l’enquête, car le chercheur est d’abord confronté au mur du silence. Cet article montre comment elle peut être gagnée à travers de simples gestes de camaraderie, de complicité, d’humour partagé et de nuits de garde passées ensemble. La participation aux activités du commissariat, à travers l’enregistrement des plaintes, fut aussi un élément capital pour cette acceptation, ce qui ouvre un débat sur la déontologie dans le contexte de l’enquête.