5 mars 2014
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Peter Eeckhout, « Monuments, temps et pouvoir », Civilisations, ID : 10.4000/civilisations.3406
Quelle quantité de travail a représenté la construction d’un édifice ancien ? Combien de temps a duré l’entreprise ? Combien de personnes a-t-elle impliqué ? Autant de questions qui, à la vue de ces formidables monuments, viennent naturellement à l’esprit, que l’on soit archéologue ou simple visiteur. Je me propose d’y répondre par l’exposition et l’étude du cas concret de la Pyramide à rampe n° III-B de Pachacamac. Grâce aux fouilles menées sur le terrain, nous avons pu établir que le bâtiment a été construit en moins de 6 mois, vraisemblablement par corvées tournantes d’environ 200 personnes travaillant chacune une trentaine de journées de 5 heures, le tout au cours de la première décennie du XV° s. de notre ère. Cette relative rapidité s’intègre parfaitement au modèle de fonctionnement général des pyramides à rampe de Pachacamac, interprétées comme autant de palais successifs, car elles suggèrent que l’héritier du souverain défunt ne restait que fort peu de temps sans résidence propre. Par ailleurs, les données récoltées sur l’organisation du travail informent de manière substantielle sur la structure de l’autorité locale à la période pré-Inca.