18 mars 2016
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Prud’homme Pierre, « L’imam, l’expert et le diplomate », Civilisations, ID : 10.4000/civilisations.3918
Durant la crise malienne de 2012-2013, les conditions d’enquête de terrain au sein des associations islamiques de Bamako furent particulièrement modifiées. Les difficultés d’accès aux acteurs et aux données nécessitent de recourir à des informations de seconde main, fournies par les journalistes, fonctionnaires ou diplomates, formant ainsi une véritable « économie du renseignement » autour du religieux, dans laquelle l’ethnographe est impliqué. Ces conditions sont symptomatiques d’un contexte impliquant la guerre française « contre le terrorisme ». Le regain d’intérêt envers les acteurs religieux génère une inflation discursive sur l’islam, permettant notamment d’informer les programmes internationaux de développement mis en place à destination de l’islam « modéré ». A partir d’un retour réflexif sur les conditions d’enquête de terrain au sein du Haut Conseil Islamique du Mali en 2013, et d’une étude des usages de la catégorie de « wahhabite », je cherche à montrer la manière dont l’utilisation d’un langage d’expert, servant à décrire les rapports entre politique et religion, tend à transformer les rapports de force au sein du champ religieux.