Terrains inaccessibles

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18 mars 2016

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Sten Hagberg et al., « Terrains inaccessibles », Civilisations, ID : 10.4000/civilisations.3929


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Dans cet article nous nous intéressons à ce qui arrive au chercheur quand le terrain devient inaccessible pour l’enquête ethnographique. L’article s’appuie sur une recherche comparative sur l’opposition sociopolitique dans les communes au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Au Mali, notre recherche sur les politiques municipales avait commencé en octobre 2011 et aurait dû se poursuivre les années suivantes. Mais avec le coup d’Etat du 22 mars 2012 qui plongea le Mali dans la crise violente socio-politique et sécuritaire, notre enquête de terrain dut être suspendue. C’est ainsi que notre article interroge la manière dont, malgré tout, nous avons fait de l’anthropologie sur des terrains devenus inaccessibles à cause du bouleversement politique malien. Nous développons des exemples sur la manière dont nous avons analysé les débats médiatiques, dirigé des études de cas à distance et dialogué avec les Maliens impliqués dans les réseaux sociaux afin de poursuivre la recherche tout en étant empêchés d’aller sur les terrains en question. Aussi surprenant que cela puisse paraître, nous pensons que ces terrains inaccessibles nous ont obligés, concrètement et pratiquement, à trouver d’autres sortes d’éclairages empiriques. Nous discutons tout particulièrement la manière dont l’analyse anthropologique des termes du débat public malien éclaire de manière pertinente les représentations et les stéréotypes qui traversent les discours politiques locaux dans le pays. Nous pensons que nos rapports aux terrains inaccessibles révèlent quelque chose d’important sur nos interprétations du terrain et des relations d’enquête.

In this article we focus on what happens to researchers when the field becomes inaccessible for ethnographic fieldwork. This paper is based on ongoing comparative research on sociopolitical opposition in municipalities of Burkina Faso, Mali and Niger. In Mali fieldwork on municipal politics began in two field sites in October 2011 with the intention to pursue research there over the coming years. Yet with the coup d’état on 22 March 2012 that plunged Mali into a violent socio-political and security crisis, our fieldwork in the two municipalities had to be postponed. The article thus addresses the manner in which we, despite everything, pursued anthropological research faced with an inaccessible terrain due to the political upheaval in Mali. We elaborate examples of how we have analyzed media debates, monitored case-studies at a distance, and dialogued with Malian stakeholders in social media as to pursue research despite being unable to enter the specific field settings. Interestingly, we do think that such inaccessible fields have, concretely and practically, obliged us to get other kinds of empirical insights. In the paper, we particularly discuss the extent to which the anthropological study of Malian public debate offers valuable insights into representations and stereotypes that resonate with local discourses in the country. It is our contention that our handling of inaccessible fields does say something significant about anthropological understandings of field and fieldwork relations.

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