25 janvier 2018
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Guido Sprenger, « Structured and unstructured misunderstandings », Civilisations, ID : 10.4000/civilisations.4050
Le malentendu n’est pas seulement au fondement de l’anthropologie sociale et culturelle : c’est aussi une nécessité pour la communication humaine. Cet article souligne sa dimension productive et créatrice, ainsi que sa nature sociale expansive, au-delà de – et complémentairement à – une approche herméneutique. Les malentendus engagent plus que deux interlocuteurs ; toute théorie anthropologique du malentendu devrait les suivre à travers les lignes de communication qu’ils produisent. Suivant le modèle théorique de Niklas Luhmann, les malentendus culturels peuvent être interprétés comme résultant des contacts entre systèmes sociaux. On peut distinguer malentendus « structurés » et « non structurés ». Les premiers font usage de termes et concepts que les deux parties communicantes partagent apparemment. Ces parties communiquent pour l’essentiel avec succès, même si les concepts qu’elles utilisent ne sont que superficiellement similaires. A l’inverse, lorsque les concepts utilisés ne sont pas partagés par les parties, on est face à un malentendu non structuré. Les deux cas de figure sont exemplifiés au départ de données issues de recherches de terrain dans les hautes terres du Laos. On verra dans les deux cas que toute résolution d’un malentendu ne peut être que partielle et qu’une compréhension parfaite clôturerait la communication au lieu de la prolonger.