21 novembre 2022
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Teruko Vida Mitsuhara, « Time and temporality in a religious utopia: Migration to rural safe haven as the world ends », Civilisations, ID : 10.4000/civilisations.6894
En tant qu’alternatives et critiques de la modernité capitaliste, les communautés utopiques intéressent depuis longtemps les chercheurs en sciences sociales. Mais la plupart de ces communautés ne survivent pas au-delà d’une génération, ce qui alimente les doutes sur leur raison d’être. Celles qui survivent ont pour point commun une forte composante religieuse ou philosophique qui lie les membres. Malheureusement le rôle de la religion dans les utopies contemporaines n’a pas fait l’objet d’une analyse systémique.Cet article vise à explorer le cas de Mayapur, une communauté rurale du Bengale occidental, en Inde, qui est la patrie spirituelle du vaishnavisme Gaudiya, branche de l’indouisme. Cette religion séculaire s’est répandue dans le monde entier à l’époque de la contre-culture et a inspiré de nombreuses personnes à se convertir et à émigrer à Mayapur. La communauté a récemment célébré son cinquantième anniversaire et s’enorgueillit de sa troisième génération d’enfants. Les éléments fondamentaux qui contribuent à la continuité de ce projet d’utopie sont les conceptions hindoues de l’espace et du temps, en ce compris le karma et la réincarnation, qui nourrissent la critique des dévots du présent dystopique de la modernité occidentale et motivent leur migration vers la campagne bengalie.