La situation inquiétante des institutions charitables en Provence au siècle des Lumières, actrices principales de l’assistance aux pauvres

Résumé Fr En

La situation des institutions charitables en Provence au siècle des Lumières est inquiétante. Or, comme elles sont les actrices principales de l’assistance aux pauvres, cette dernière est mise en défaut. Cela nourrit les critiques contre l’Église accusée de faillir à son devoir d’assistance envers les pauvres. Pourtant les réglementations internes de ces différentes institutions doivent théoriquement permettre d’éviter les abus et ainsi rassurer la population. Cependant, en s’attardant sur les ressources financières des hôpitaux provençaux, on comprend mieux les raisons de cette crise due pour partie à une volonté royale d’uniformisation et pour partie à une mauvaise gestion des administrateurs des hôpitaux. On s’aperçoit ainsi que les ressources régulières, parmi lesquelles on trouve principalement les donations et aumônes recueillies, sont insuffisantes et qu’en plus elles sont remises en cause. Tout cela a conduit à des déficits occasionnels, puis progressivement récurrents, qui ont justifié le recours à des ressources exceptionnelles. Cette situation catastrophique des institutions charitables, et leur influence décroissante sur l’assistance en Provence, peut toutefois être en partie nuancée.

The situation of charitable institutions in Provence during the Age of Enlightenment is worrying. However, as they are the main actors in the assistance to the poor, the latter is at fault. This fuels criticism against the Church accused of failing in its duty to help the poor. However, the internal regulations of these various institutions should theoretically make it possible to avoid abuses and thus reassure the population. However, by focusing on the financial resources of Provençal hospitals, we can better understand the reasons for this crisis, which was partly due to a royal desire for standardization and partly to poor management by hospital administrators. We thus realize that the regular resources, among which we find mainly the donations and alms collected, are insufficient and that in addition they are called into question. All of this led to occasional, then gradually recurring deficits, which justified the use of exceptional resources. This catastrophic situation of charitable institutions and their influence on assistance in Provence can however be partly nuanced.