3 mars 2022
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Jean-Baptiste Masméjan, « Le comité de mendicité mandaté par la nation : vers une harmonisation de la politique d’assistance des valides (1790-1791) », Cahiers Jean Moulin, ID : 10.4000/cjm.280
La révolution parlementaire de 1789 confère des prérogatives immenses aux constituants, mandataires de la nation : ils ont pour mission de la régénérer, mais aussi de rédiger une constitution. La nouvelle conceptualisation nationale offre un cadre intellectuel à cette entreprise, en mettant en exergue la nécessité de séculariser l’assistance et d’en mutualiser les moyens pour tendre vers le principe d’égalité entre les citoyens, élaboration qui change radicalement de la politique d’assistance d’Ancien Régime ainsi que de celles employées par les nations étrangères. L’œuvre des constituants marque les prémices de la solidarité nationale, même si, en ce qui concerne l’assistance des valides, l’avènement de l’homo œconomicus marque l’apogée de l’éthique du travail, rendant inéluctable la sécularisation de l’assistance et sa substitution par l’État, en écartant la charité chrétienne. En outre, la pénétration de la bienfaisance privée dans l’assistance tempère l’influence du cadre de la solidarité nationale, étant entendu que le droit à l’assistance est tributaire de fonds privés, dont l’allocation suit la volonté des bienfaiteurs. L’émergence d’un droit au travail est de fait écartée et n’est consacrée plus tard que par la Convention nationale.