Le pouvoir royal face au phénomène des tournois (milieu xiiie siècle-milieu xive siècle)

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3 mars 2022

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Vincent Martin, « Le pouvoir royal face au phénomène des tournois (milieu xiiie siècle-milieu xive siècle) », Cahiers Jean Moulin, ID : 10.4000/cjm.94


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Durant la seconde moitié du Moyen Âge, les tournois jouissent en France d’une très forte popularité, en particulier au sein de la noblesse. Néanmoins, ces rencontres martiales troublent souvent la tranquillité publique et sont de nature à détourner les sujets des croisades et des guerres royales. C’est pourquoi, dès le xiie siècle, les tournois font l’objet de réglementations émanant tant d’autorités ecclésiastiques que séculières. Si les interdictions édictées par l’Église à l’encontre de ces activités ont souvent retenu l’attention des historiens, la politique des rois de France dans ce domaine est moins connue, malgré quelques travaux intéressants. Le sujet est pourtant riche : du milieu du xiiie siècle jusqu’au milieu du xive, la couronne édicte régulièrement des lois qui interdisent ces jeux périlleux. Cet article, basé sur l’étude de la documentation royale émise du règne de Louis IX à celui de Philippe VI, a pour objet le recensement des lois royales relatives aux tournois, l’analyse de leurs dispositions, et l’évaluation de leur effectivité. Ce travail souligne d’abord que les interdictions de la couronne gagnent en ambition à mesure que les années passent : à l’origine temporaires et visant à mobiliser les sujets autour des guerres royales, les prohibitions deviennent au fil du temps davantage pérennes, et se montrent de plus en plus soucieuses du maintien quotidien de la paix publique. Par ailleurs, les recherches entreprises suggèrent qu’en dépit d’une mise en œuvre problématique, la législation royale est appliquée, dans une certaine mesure au moins : les sources attestent en effet d’actions coercitives et punitives entreprises par la royauté à l’encontre des délinquants avérés. Ces constats témoignent d’une époque décisive dans l’histoire des institutions, une époque durant laquelle la royauté parvient de mieux en mieux à imposer son droit et à maintenir l’ordre dans son royaume.

During the second half of the middle ages, in France tournaments enjoy a great popularity, especially among nobility. Nevertheless, these martial games often disturb public tranquillity and are likely to divert subjects from crusades and royal wars. That’s the reason why, from the XIIth century, tournaments are subjected to regulations coming from both ecclesiastical and secular authorities. If the prohibitions decreed by the Church against these activities have often hold historians’ attention, the kings of France’s policy in this matter is less known, despite some interesting works. Yet, the subject is rich: from the middle of the XIIIth century until the middle of the XIVth, the crown regularly decreed laws prohibiting these perilous games. The purpose of this article, which is based on the study of royal documentation produced from the reign of Louis IX to the reign of Philippe VI, is to make an inventory of royal laws concerning tournaments, to analyze their provisions, and to estimate their efficiency. First, this work underlines that the prohibitions of the crown, over the years, reach greater ambitions: originally temporary and aiming to mobilize subjects about royal wars, prohibitions, as years go by, become more and more durable and more and more concerned about daily preservation of public peace. Furthermore, undertaken researches give indications that, in spite of a problematic implementation, royal legislation is enforced, at least in a certain extent: indeed, sources show coercive and punitive actions undertaken by kingship against known offenders. These observations attest to the decisive nature of a time for history of institutions, a time during which kingship succeeds better and better imposing her law and maintaining order in her kingdom.

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