27 novembre 2017
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Adrien Carbonnet, « Imperialist vs Rogue. Japan, North Korea and the Colonial Issue since 1945 », Cipango - French Journal of Japanese Studies, ID : 10.4000/cjs.1064
Le présent travail a trait à la colonisation de la Corée par le Japon à travers deux axes de réflexion : la question coloniale en tant qu’enjeu des négociations nippo-nord-coréennes après 1945, puis la place occupée depuis ces dix dernières années par cette même question au sein de la sphère publique au Japon.Lors des négociations entamées en 1991 et qui visaient à normaliser les relations diplomatiques entre les deux États, les modalités du « règlement du passé » colonial furent âprement débattues jusqu’à ce qu’un consensus soit trouvé, avec la signature de la Déclaration de P’yŏngyang le 17 septembre 2002. Cette Déclaration fait mention d’excuses pour la domination coloniale et prévoit la mise en œuvre d’une « coopération économique », dénomination pudique de ce qui constitue de facto le versement d’indemnités pécuniaires, ce qui rappelle la manière adoptée pour la Corée du Sud plus de trente-cinq années auparavant.La persistance de problèmes sécuritaires abondamment médiatisés – développement d’armes balistiques et nucléaires, mais aussi la non résolution de la question des enlèvements de Japonais par la Corée du Nord – et l’idée corollaire d’un « État voyou » dominant les discours sur le Nord, produit un oubli japonais de la domination coloniale (pourtant largement étudiée), domination coloniale que le régime de P’yŏngyang instrumentalise depuis sa fondation pour légitimer la place de Kim Il-sŭng et de sa descendance au sommet du pouvoir.