10 avril 2018
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1252-7017
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5299
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Anne Kubler, « Les matrones romaines, gardiennes de la mémoire. L’annonce de la défaite de Trasimène », Clio. Femmes, Genre, Histoire, ID : 10.4000/clio.13792
L’annonce à Rome de la défaite de l’armée romaine face à Hannibal au lac Trasimène (217 av. J.-C.) déclenche une forte émotion collective. Un passage de l’épopée des Punica de Silius Italicus, un auteur de la fin du ier siècle, rapporte notamment cet épisode. Le personnage de Marcia, incarnation de l’idéal de la matrone romaine, évoque la mémoire de son défunt époux, le héros de la première guerre punique, Régulus. Elle tient un rôle de médiatrice et permet, par son deuil, de transformer la « mort tragique » de Régulus en souvenir apaisé. Par le deuil collectif des soldats morts sur le champ de bataille, la société romaine reconnaît aux matrones une fonction « politique » : celle d’expulser, par leurs pleurs et leurs lamentations, la mort et l’émotion de la cité et d’assurer la transmission du souvenir des disparus, gage de la pérennité de la cité.