1 juin 2007
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Julie Doyon, « À « l’ombre du Père » ? L’autorité maternelle dans la première moitié du XVIIIe siècle », Clio. Femmes, Genre, Histoire, ID : 10.4000/clio.1459
Du renforcement de la « monarchie paternelle » à l’existence d’un « empire des mères », la confrontation des sources du droit civil et des archives criminelles du Châtelet, au premier XVIIIe siècle, donne une vision complexe des rapports noués entre l’expérience de la maternité et l’exercice de l’autorité. Statutairement, les mères légitimes sont associées, sur un mode mineur ou de plein droit dans le cas du veuvage et de l’institution tutélaire, à l’exercice de l’autorité paternelle. Mais en débordant ces catégories juridiques admises, en les utilisant à leur avantage ou en les contournant, les mères de la société parisienne se révèlent plus autoritaires que tendres, usant des prérogatives du patriarche, tout en revendiquant l’existence d’une sphère d’autorité purement féminine, dont elles assurent d’ailleurs, avec leurs filles, la reproduction. Par le biais des statuts octroyés ou des rôles assumés, les mères jouissent ainsi de pouvoirs, qui participent de l’institution paternelle et de la culture féminine.