19 mars 2019
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Céline Morin, « Un demi-siècle d’héroïnes de séries étatsuniennes. Conditions d’émergence et imaginaires féministes », Clio. Femmes, Genre, Histoire, ID : 10.4000/clio.15182
L’image des femmes dans les séries télévisées aux États-Unis a tellement été marquée par la sexualité libérée, le langage cru, les solidarités féminines et les introspections existentielles de Sex and the City et, dans une moindre mesure, d’Ally McBeal, que les séries antérieures pourraient, par un effet d’écrasement, apparaître comme une simple protohistoire de ces productions télévisuelles, et les séries suivantes comme des queues de comète. Pourtant, dès les années 1950, des politiques antisexistes affleurent, qui ne sont pas seulement les germes annonciateurs des futures héroïnes, mais qui sont à la fois des médiatrices des agencements politiques de leur époque et de puissantes matrices des héroïnes libérées (mais angoissées) des années 1990. Critiques des politiques du care, du plafond de verre, des doubles standards d’un côté, mais aussi métaphores sexuelles, solidarités féminines et troubles dans le genre de l’autre, forment les nœuds narratifs de ces séries que seule une perspective anachronique pourrait disqualifier.