Le coitus interruptus comme fiction de viol ? Le point de vue d’un théologien catholique au début du xixe siècle

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3 mai 2021

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Claude Langlois, « Le coitus interruptus comme fiction de viol ? Le point de vue d’un théologien catholique au début du xixe siècle », Clio. Femmes, Genre, Histoire, ID : 10.4000/clio.18681


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Cet article cherche à mettre en lumière les modalités complexes qui, dans la théologie morale catholique, unissent pratique sexuelle et violence. Il le fait en prenant comme référence un moment spécifique (les années 1820) dans un espace singulier (la France malthusienne). Le théologien Jean-Baptiste Bouvier, acteur principal de cette réflexion, prenant acte de la réalité de la limitation des naissances par coitus interruptus, propose la fiction vraie de la non-culpabilité de la femme à laquelle son mari impose sa pratique par la force. Or ce scénario, élaboré pour déculpabiliser les femmes mariées fidèles à l’Église, va beaucoup plus loin que son aspect circonstanciel. En effet il déconstruit un rigorisme doctrinal, officiel en France depuis 1700, selon lequel, en cas de viol, une part de responsabilité – et donc de culpabilité – est imputée à la femme si elle ne s’oppose pas de manière visible, audible et tangible à la violence qu’elle subit.

This article seeks to shed light on the complex modes of thought in Catholic moral theology which associated sexual practices and violence. It takes as an example a specific moment (the 1820s) and a particular location (Malthusian France). The theologian Jean-Baptiste Bouvier is the chief witness in this study: recognizing that the number of pregnancies was in reality limited by the practice of coitus interruptus, he proposed the fictional construct that a wife was not a sinner, since her husband was imposing the practice on her by force. This scenario, devised to remove any feeling of guilt from married women who were faithful to the Church, goes much further than its circumstantial aspect. In fact, it deconstructs a rigorous doctrinal principle, applied officially in France since 1700, according to which in a case of rape, some share of responsibility – and thus of guilt – attached to the woman, if she had not displayed visible, audible or tangible opposition to the violence she was undergoing.

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