« Je n’ai entrevu que des ombres flottantes, insaisissables… » Le travail de l’écriture

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3 juin 2005

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Danielle BOHLER, « « Je n’ai entrevu que des ombres flottantes, insaisissables… » Le travail de l’écriture », Clio. Femmes, Genre, Histoire, ID : 10.4000/clio.314


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Résumé Fr En

L’auteur s’est attachée à l’écriture singulière de G. Duby dans le domaine de l’histoire des femmes, et tout particulièrement dans les trois volumes des Dames du XIIe siècle. G. Duby y témoigne en effet d’une vigilance toute particulière à l’égard de l’expression, en centrant son discours sur un « JE » qui assume les risques d’affronter des documents toujours masculins, pour y débusquer ce qu’il appelle « des ombres insaisissables », les femmes de l’époque féodale. Parfaite maîtrise des ressources de la langue, syntaxe souple et inventive, mais aussi forte conscience des effets de la voix : cette langue est bien celle de l’affect tout comme celle d’un imagier. L’historiographe du féminin use d’une écriture subjective et dramatisée, où le point de vue de la narration désigne toujours la relation passionnée du locuteur avec les témoignages qu’il interroge. À quoi contribuent les alternances des perspectives temporelles et la constance de champs métaphoriques : capture, rapt, butin, girons périlleux ou fertiles... Martèlements et ellipses font de cette écriture un discours véhément et convaincant, le plus personnel que l’historien ait jamais mis en oeuvre.

The author examines the singular work of G. Duby in the domain of women’s history and most especially in the three volumes of Dames du XIIe siècle. There Duby shows a very special care in his expression, centering his discourse on an « I » who assumes the risks of confronting documents that are always male, to uncover what he calls the « elusive shadows », women of the feudal period. Perfect mastery of the resources of his language, inventive and supple syntax, immense consciousness of the effects of the voice: this is the language of the affect and also of the image-maker. The historian of the feminine uses a writing that is subjective and dramatized, where the narrator’s point of view always indicates the speaker’s passionate relation to the testimony he is examining. Contributing to this are the alternation of temporal perspectives and the constancy of the metaphoric field: capture, rape, booty, bosoms either perilous or fertile... Hammering and ellipses make this writing into a vehement and convincing discourse, the most personal that he ever produced.

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