17 avril 2019
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Oumar Kane, « La communication internationale à l’épreuve de la crise écologique. Contours d’un modèle de la double présence », Communiquer, ID : 10.4000/communiquer.3534
Cet article porte sur l’essor de la thématique environnementale dans les discours et les espaces institutionnels traditionnellement reliés à la communication internationale. S’appuyant sur une analyse de contenu d’un corpus de travaux théoriques et de documents institutionnels remontant aux années 1970, l’auteur retrace les étapes importantes de l’essor de l’environnement comme objet de préoccupation dans la recherche en communication internationale. Il apparaît que les questions de développement et d’environnement y ont émergé avec un certain décalage temporel et que la dimension communicationnelle est longtemps restée périphérique pour les problématiques environnementales alors qu’elle a rapidement été centrale pour les enjeux de développement. S’intéressant à la mobilisation historique de la question des « ressources », l’auteur montre que si elle est aujourd’hui centrale pour le paradigme du « développement durable », sa généalogie est cependant plus ancienne puisqu’elle a auparavant structuré les enjeux autour des flux d’information (paradigme informationnel : C4D) et des orbites et des fréquences (paradigme télécommunicationnel : ICT4D), avant de s’appliquer à la question environnementale (paradigme écologique). L’auteur s’appuie sur cette généalogie critique de la constitution épistémique et institutionnelle du champ de recherche pour suggérer un modèle normatif s’appuyant sur une éthique de la responsabilité (inspirée par Hans Jonas) et sur deux métaconditions : un principe horizontal de participation (communicationnel) et un principe de résilience (écologique).