16 juin 2008
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1157-996X
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5345
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Marc Bernardot et al., « Xénophobie de gouvernement, nationalisme d'Etat », Cultures & conflits, ID : 10.4000/conflits.10183
La création d’un ministère de l’identité nationale et de l’immigration, en 2007, a fait franchir à la France un seuil symbolique dans la transformation de sa culture politique. L'événement puise cependant ses racines dans une histoire déjà longue : celle du fait colonial et de la relation à l’indigène, des effets politique de la décolonisation sur la métropole, de la genèse des politiques anti-migratoires, du retournement des politiques du droit d’asile contre les exilés, des recompositions du champ politique et des consensus construits au sein des élites... Au cours de cette histoire, se forme une xénophobie de gouvernement exprimée par les actes et discours d’autorités publiques qui désignent l’étranger comme un problème, un risque ou une menace et activent ainsi d’autres formes de xénophobie. Le nationalisme d’Etat incarné par le nouveau ministère apparaît comme un résultat de cette histoire au long cours. The creation of a Ministry for National Identity and Immigration in 2007 indicated the crossing of yetanother symbolic step in the transformation of French political culture. This development is nonetheless rooted in long standing historical evolutions: the history of the colonial fact and of the relation to indigenous populations, of the political effectsof decolonisation on the homeland, of the genesis of antimigration policies, of the reversal of asylum policies against exiled persons, of the recompositions of the political field and of the consensus constucted among the elites... Throughout this history was constructed a governmental xenophobia, which finds its expression in the acts and discourses of public authorities which frame the foreigner as a problem, a risk or a threat, thereby activating other forms of xenophobia. The State nationalism embodied by the new ministry hence appears as a byproduct of this longterm history.