24 septembre 2011
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Karine Lamarche, « S’engager « corps et âme » », Cultures & conflits, ID : 10.4000/conflits.18120
Cet article s’intéresse aux Israéliens engagés dans des manifestations contre la barrière de séparation. Il propose une réflexion sur cette forme de militantisme qui, tout en se réclamant de la non-violence, comporte un degré de risques particulièrement élevé. Chaque semaine, les manifestations conjointes qui rassemblent, dans des villages de Cisjordanie, des Palestiniens, des Israéliens et des volontaires internationaux, sont en effet le théâtre d’une répression importante de la part des forces de l’ordre israéliennes. Si les militants israéliens prennent moins de risques que les villageois palestiniens, ils s’exposent néanmoins à la possibilité d’être arrêtés et blessés, parfois grièvement, par les soldats de leur propre armée. De plus, en choisissant de s’engager de la sorte, ils acceptent de payer un coût important, notamment en termes de temps, d’argent et de réprobation sociale. Après avoir circonscrit le cadre théorique permettant d’analyser au mieux ce type de militantisme, cet article cherche à comprendre ce qui amène des Israéliens à prendre part de manière régulière à ces manifestations. Les carrières de trois militants, appartenant à la même génération mais s’étant engagés dans les manifestations contre la barrière à plusieurs années d’écart, sont présentées de manière à rendre compte de la pluralité des motifs, dispositions idéologiques et parcours à l’origine de ce type d’engagement.